IMAGES DE GUERRE
« La réalité suggère des images, l’image met en forme la réalité » (Alexis Jenni).
Un écran de télévision, la lucarne, symbole de communication
télévisuelle ou virtuelle, s’impose dans ces années de surconsommation
d’images. Comment ne pourrait-elle pas devenir source de réflexion, voire
source d’indignation ou de contestation. Didier de Nayer, passionné par
l’information, observe avec un regard critique, voire humoristique, cette
lucarne et en alimente intelligemment son oeuvre.
Didier de Nayer, offusqué comme de nombreux
citoyens, par les commentaires téléguidés et
aveugles des journalistes lors de
la Guerre du Golfe, d’Afghanistan ou d’Irak, et surtout
choqué par l’absence
d’images de photojournalistes indépendants, a
décidé de «couvrir» ces
événements. A sa façon évidemment.
C’est à dire en recréant, à partir de peu de
choses, les images qui auraient pu être le support des propos
tenus dans les
circonstances décrites. A l’instar d’un pamphlet ou
d’une satire son oeuvre
interroge sur les manipulations dont nous sommes finalement tous
victimes... En
re-photographiant les images de l’actualité
américaine au Moyen-Orient, Didier
De Nayer questionne leur authenticité et leur
vérité Les « Images de Guerre » deviennent des traces, au
contenu informel chargé d’affect, qui sont chacune comme une photographie
anonyme d’un moment qui persiste dans notre mémoire. Seul un mot ou une phrase
pourra, en dernière instance, les rappeler à notre conscience des événements
actuels. Construite en forme d’ellipse sur la communication visuelle, cette
série met en lumière une société qui, malgré ses évolutions scientifiques et
techniques, ne semble pas avoir beaucoup évolué. La chasse à l’animal puis à
l’homme, la traque, la violence, la mort sont encore présentes. Seules
l’ampleur des dégâts et la surface du terrain de jeu ont évolué. Hélas.
Raymond
Viallon (galerie Vrais Rêves, Lyon)