BRITTANY SERIE


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"Thought through my eyes"(Joyce)    {quelque chose passe à travers mes yeux}
Le spectacle du monde "ne vit à nos yeux que par ce qui nous regarde" (1) - et nous traverse! Il faut nous habituer!
Il n'y a qu'un pas entre "le touché et le touchant" et toute l'aventure est là! à chaque seconde. C'est cette expérience à laquelle Didier De Nayer nous invite avec ces clichés familiers, clichés sur le vif!
Rencontres du visuel et du tangible qu'il réunit dans ce corpus d'images ludiques. Des correspondances se donnent à voir si nous y regardons de plus près, par un cadrage personnel et le choix des sujets. Correspondances des formes, jeu de "motifs" récurrents: geste, bras, main, visage, qui n'obéissent pas à une grammaire donnée à l'avance. Mais au fil de cet assemblage, le déchiffrage nous ouvre la Vie! dans une sorte de "va et vient" entre distance et proximité, proche et lointain. Effet de perspective linéaire, qui pointe le sujet, et nous le renvoie pour nous toucher dans ce que nous savons déjà, jeu de l'espace déroulé, et temps replié, tel que nous l'enseigne le langage pictural chinois.
Cette double distance trame ce mouvement dynamique, "qui m'anime" (2), crée le rythme interne à chaque cliché, et des clichés entre eux - laissons-nous conduire de l'enfance à l'âge d'homme - Didier De Nayer est au plus près de ses sujets et conjugue adroitement ces lignes de fuite, sans qu'elles nous échappent tout à fait!
En réunissant  des fragments de vie, réalité à voir ici, qui n'ont jamais été associés dans le réel, cet assemblage nous suggère une rêverie ludique sur l'enfance. Jeu de lumière, elle se fait jour ou s'obscurcit pour cerner l'action ou se dédoubler paradoxalement (bondir, jaillir, ouvrir,…), chacune dans son élan ou son retrait intime. Tout est danse, ouverture, offrande!
Le photographe accompagne le monde plus qu'il ne le fige; l'instantané n'arrête pas le temps du jeu ou de l'action mais "suspend son vol!"…Cueillir la vie, cueillir l'oiseau, il n'y a qu'un pas, désir originel pour se hisser dans l'éternité, mais ici une éternité rêvée!
Geste de l'intime fixé au bon moment, bras d'enfant dans son juste degré d'ouverture, dans toute sa densité d'abandon, ni plus ni moins! Enfin la présence tutélaire et statique contraste efficacement avec l'ensemble, volontairement enclavé dans une géométrie qui n'échappe pas à l'auteur, véritable totem vivant!
Ainsi Didier De Nayer réinvente des lieux: du lieu "commun" au "lieu du jeu" et du geste, du lointain au proche et de l'ombre à la lumière où des yeux sans nom créent l'alliance. Hiéroglyphes corporels, "hiéroglyphes transitoires" (3) d'un temps de l'enfance à l'âge d'homme.                                                                                  Michèle Bégny

(1): Didi Huberman "Devant l'image"
(2): Roland Barthes "La Chambre Claire"
(3): Francis Bacon (1620


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