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PARIS QUATORZIEME ARRONDISSEMENT

Le quatorzième arrondissement, quartier désert avec l'atmosphère des villes fantômes du Far West, quartier abandonné par ses habitants. Rue Vercingétorix, un terrain vague à droite, des maisons vides à gauche, rue de l'Ouest, des façades murées, des vitrines abandonnées, des stores en lambeaux qui s'agitent quand le vent se lève; entre deux maisons murées, un trou caché par une palissade…
Les habitants ont fui en banlieue ou dans les HLM de la Porte de Vanves. Et puis il y a ceux qui restent: les travailleurs immigrés dans des immeubles décrépis aux loyers peu élevés, des artistes qui défendent leurs ateliers et leur îlot de verdure dans la rue Vercingétorix, des trop vieux qui n'ont plus qu'à attendre l'expulsion et le passage du bulldozer. Une population nouvelle s'est installée dans le quartier, devenu à la nuit tombée un lieu de trafic en tout genre: les squatters qui occupent les appartements quittés par leurs habitants. Ils ont pris de vitesse la SEMIREP, la société de rénovation de l'arrondissement, qui, dès qu'un immeuble se vide, coupe l'eau, le gaz, l'électricité, défonce les portes, mure les fenêtres…
Mais quelques rues se repeuplent avant l'arrivée des démolisseurs; ici et là des boutiques rouvrent et se transforment: la boucherie, la blanchisserie, le bistrot deviennent théâtre, galerie de photos, atelier, restaurant aux spécialités étrangères… La population du quartier se modifie, se marginalise, les vieux y côtoient les artistes, les artisans, les squatters… jusqu'à l'expulsion.
Au fil des ans, les bétonneuses et les grues continuent leur travail de sape et remplissent les vides laissés entre les vieux immeubles. Quelques tours de verre et de béton jaillissent du sol et un nouveau quartier est en train de naître, fait de bureaux et d'immeubles de luxe pour une autre population…
Il paraît que le quartier est mort.

 

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